Mon père, ce héros…

Papa

Comme le titré Cosmo ce dimanche matin : génétiquement, on ressemble plus à notre père !

J’ai appris beaucoup de choses grâce à lui : à cuisiner tout d’abord ; petite je me faufilais derrière lui dans l’étroite cuisine de notre appartement. Je suivais les odeurs alléchantes, et je le regardais préparer des mets des heures à l’avance. J’étais émerveillée de voir ce que ça donnait, après avoir mijoté. Mes papilles salivaient rien qu’à l’odeur des oignons qui blanchissaient, car ça laissait déjà présager un très bon moment passé en famille. Ou pas d’ailleurs, mais qu’importe les disputes, l’essentiel était de partager ces moments autour d’un bon repas. Grâce à lui, la passion de la cuisine naissait en moi…

C’était mon père, ce héros…

Avec le temps, il m’est apparu comme un modèle à suivre. Je voulais constamment être avec lui et je le suivais partout. Me levant le dimanche matin très tôt pour aller me balader, aller chercher le journal, puis boire un schweppes assise sur le comptoir du bowling. Il parlait chevaux, je ne comprenais pas bien le but de parier sur l’arrivée de caramel ou chocolat (les noms ont été changés exprès), mais je voulais l’aider, et j’étais douée pour ça. Du moins il me donnait 5F me disant que j’avais gagné le dimanche d’après… Sa gentillesse et son amour inconditionné.

C’était mon père, ce héros…

Fort. Tu étais grand et fort. Ma figure masculine, tu m’impressionnais. Chef d’entreprise, gentil patron compréhensif, tu payais tes salariés avant toi, voir même des fois tu ne te payais pas du tout. « Quand il y en a pour 4, il y en a pour 5 ! », il y avait toujours de la place pour un invité impromptu. « Le père est un miroir dans lequel la petite fille puis l’adolescente, peut discerner les prémices de la femme qu’elle deviendra » Tu as déterminé mon exemple à suivre et mon modèle masculin. Solide, altruiste et bienveillant…

C’était mon père, ce héros…

Il a fallu que je grandisse très vite. Ne me demandes pas pourquoi, j’ai ressentie bien avant l’adolescence, le besoin de m’éloigner. Plus de tendresse, ni de marque d’affection. Je me suis coupé du monde, plongeant la tête la première dans mon flot de sentiments que j’ai refoulé. Et oui, ton exemple ne fût pas que bénéfique : la communication n’était pas devenue mon alliée. Je découvris à cette période que j’aimais la solitude, et mes maux naissaient. Ne supportant pas qu’on me touche, sauf celui qui gagnerait mon cœur. Mon amour serait inconditionnellement fou et inconsidéré, bizarre et passionné, turbulent et addictif. C’est ton œuvre involontaire : je donne tout et j’appartiens totalement…

C’était mon père, ce héros…

Comme toute fille, je veux l’approbation de mon père, ce papa formidable. Comme toute adolescente, je veux défier l’autorité de ce con de daron, toujours sur mon dos. Comme toute femme, je veux faire la fierté de mon papa, qu’il me voit épanouie et qu’il m’amène devant l’autel et consent l’homme que j’aime, pour enfin connaitre mes enfants… Parce qu’une fille restera toujours en admiration devant son papa, le seul qui ne la trahira jamais.

C’est mon père, ce héros…

Quand commence-t-on à souffrir d’une absence d’une personne face à vous ? Abandonnée. Je me sens comme abandonnée dans cette solitude que j’ai l’impression de porter seule et à bout de bras. Tu me reviens par bribes et parfois même pas du tout pendant une période qui me semble être une éternité. Qu’avais-je de différent enfant ? Pourquoi ma candeur était plus facile à approcher qu’étant adulte ? Je me sens comme cassée de l’intérieur, j’ai perdu un petit bout de moi-même avec cette maladie. Putain de tumeur, je ne suis plus capable d’aimer un autre tant que tu seras dans cet état.

Redeviens  mon père, ce héros…

NB : Je ne sais pas pourquoi, le dernier paragraphe me semble de trop. J’ai encore bien trop de chose à dire, mais cela ne sort pas toujours comme je le voudrais. Ces mots sont sortis d’un bloc, comme un relent vomitif. Trop sensible. Je suis à vif…

4 réponses à “Mon père, ce héros…

  1. Déja je vais faire pas mal de généralités, parce que j’avoue, et je pense que je ne me creuse pas trop la tête à lire des blogs (je zappe vite quand le sujet m’éloigne de mon habitude littéraire ).
    Déjà bravo pour la plume, pour l’écriture soignée, pour l’agencement des paragraphes … putain ça change et ça fait du bien, de la réflexion, de la profondeur, (je pense) des propos à double sens ..
    Je ne suis personne pour te juger, pour juger ta vie, pour émettre tel ou tel critique.. donc je ne le ferai pas
    Mais tes propos, quelque part éveillent chez moi une chose que je n’ai pas l’habitude de ressentir..
    J’ai beaucoup d’admiration de te voir parler de ce qui te touche (et encore une fois superbement bien écrit).
    Ce qui moi me touche c’est que tu as eu cette maladie, et que tu l’ai vécue « seule », sans un être proche (si j’ai bien lu) et ça, chapeau bas Mlle.
    Ensuite encore une fois si j’ai bien lu, difficile voir impossible d’établir une relation non destructrice avec un homme… je vais être banal, mais pour moi tu es « rare ».
    Je vais osé la métaphore, mais tu es une rose délicate que la jardinier doit sans cesse choyer, surveiller, arroser et lui donner les meilleurs engrais pour qu’elle grandisse, et reste « belle » le plus longtemps possible.
    Je te souhaite de trouver ton jardinier, et qu’il sache bien s’occuper de la rose que tu es, qu’il sache te parler, te comprendre, être passionné, tendre, amoureux, attentif, afin que la rose que tu es soit éclatante de couleur et de vie.

    ps : je sais pas si mes propos sont cohérents, j’ai du mal à écrire et surtout à mettre en forme ce qui passe dans ma tête … j’ai souvent plus de chose à faire passer, mais je n’arrive pas à les coucher ici ou ailleurs
    Et désolé aussi pour l’orthographe branlante..

    • Merci, c’est très gentil. Je lis beaucoup et depuis toute petite, je pense que ça m’est facile de varié et jouer avec les mots! Mais il y a erreur, c’est mon papa qui est malade, moi mis à part un corps en mousse je suis en pleine forme! ^^

      • Autant pour moi alors, il me semblait avoir lu dans un de tes précédents articles que tu avais été opéré, j’ai été vite en besogne..
        Je souhaite que ton père se rétablisse et que tu puisses retrouver ton héros et que tu puisses aimer quelqu’un d’autre..
        Je t’avoue que tu piques ma curiosité et mon intérêt au travers de tes articles…

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